Le gouvernement, par la voix de M. Barnier, a récemment annoncé que la santé mentale serait l'une des priorités de la politique publique pour l'année 2025. Un engagement qui se traduit par une volonté claire de lever les tabous et de mettre en lumière les enjeux de la santé mentale dans la société. Dans ce cadre, UniLaSalle Beauvais a accueilli une table ronde, jeudi 7 novembre, organisée par Le Courrier Picard.
Sous la forme d’une table ronde, des experts de divers horizons se sont exprimés autour de quatre thématiques :
1. Lever les tabous et promouvoir le bien-être mental : Un premier axe visant à briser les stigmates qui entourent encore la santé mentale, en particulier auprès des jeunes générations.
2. Les jeunes face aux défis de la santé psychologique : Un sujet d'actualité face à la crise sanitaire et à l'isolement social qui touche de plus en plus les jeunes adultes.
3. Prévention et gestion des risques psychosociaux en entreprise : Comment les entreprises peuvent prendre en charge la santé mentale de leurs employés et prévenir les risques liés au stress et au burnout.
4. Innovation et neuroradiologie : les avancées technologiques au service des troubles psychiques : Un focus sur les progrès scientifiques et technologiques en matière de traitement des troubles mentaux, notamment par la neuroradiologie.
Des intervenants experts au cœur du débat
La soirée a été marquée par des interventions de personnalités reconnues dans le domaine de la santé mentale.
Elles ont partagé :
- Marina Carrère d’Encausse, médecin et journaliste, a animé les échanges avec son expertise sur les enjeux de la santé mentale dans la société.
"Il faut arrêter de dissocier le bien-être physique et le bien-être mental. Nous sommes un tout. » - Florence Prévost, Directrice générale de Holicare, a abordé les solutions innovantes pour améliorer le bien-être psychologique des individus.
" 25% des salariés présentent des signes anxio-dépressifs. Tout l’enjeu est de déceler les signaux faibles " - Clément Duret, Chef de l'unité des pathologies professionnelles à l'Hôpital de Garches et Directeur Médical Holicare, a évoqué les défis rencontrés par les professionnels de santé dans la prise en charge des risques psychosociaux en milieu de travail.
" En proposant un protocole holistique à des salariés qui présentent des signaux faible, on obtient des résultats étonnants. 9 personnes sur 10 retrouvent une hygiène de vie qui leur donne une meilleure santé mentale " - Professeur Jean-Pierre Pruvo, Chef de service de neuroradiologie au CHU Lille, a présenté les avancées récentes de la neuroradiologie pour le traitement des troubles psychiques.
"Quand on soigne quelqu’un d’un trouble mental, on soigne toute une famille » - Patricia Cocq, Responsable de mission éducative et de la vie étudiante à UniLaSalle Amiens, a donné un éclairage sur les enjeux liés à la santé mentale chez les étudiants et les jeunes professionnels.
« La précarité, le mauvais sommeil, la pression scolaire sont des réalités qui abiment leur santé mentale de certains étudiants" - Professeur Louis Jehel Médecin psychiatre et professeur de psychiatrie à l’ Université de Picardie Jules Verne (UPJV), Chef du service de psychiatrie, de psychologie de liaison, d’addictologie et de psychotraumatologie au CHU Amiens-Picardie
"Tout l’enjeu est d’arriver à améliorer l’image de la santé mentale. Le cerveau est un organe merveilleux qui est capable de se réparer lorsque l’environnement apporte les messages de soutien dont il a besoin"
Et de rappeler en ce 7 novembre, journée de prévention contre le harcèlement scolaire : "Aujourd’hui l’identité des jeunes et celle que l’on dit d’eux sur les réseaux sociaux. Il faut leur rappeler leur valeur"
Cette table ronde a permis de souligner la nécessité d'une approche globale et innovante pour prévenir les troubles de la santé mentale, un domaine de plus en plus pris en compte par la société, mais encore trop souvent négligé dans les politiques publiques.
L'événement proposé sur le campus s'est inscrit dans cette dynamique, en incitant les différents acteurs à réfléchir et à proposer des solutions pour un avenir plus serein, tout en échangeant avec un public de 350 personnes sensible au sujet.