Vendredi 17 décembre 2021

Félicitations à Charlotte pour l'obtention de sa thèse portant sur l'optimisation de la nutrition azotée et phosphorée du colza pour une production durable via l'utilisation de biointrants améliorant le fonctionnement du phytobiome.

Charlotte Amy, doctorante travaillant au sein de l'Unité de recherche Agro-écologie, Hydrogéochimie, Milieux & Ressources (AGHYLE - UP 2018.C101) d’UniLaSalle, a validé sa thèse de doctorat suite à sa soutenance de thèse le vendredi 17 décembre 2021, qui s’est déroulée à Caen.

Son travail portait sur l' "l'optimisation de la nutrition azotée et phosphorée du colza pour une production durable via l'utilisation de biointrants améliorant le fonctionnement du phytobiome".

Toute l’équipe d’UniLaSalle félicite Charlotte pour l’obtention de sa thèse !

Les membres du jury :

Mme Claude Plassard, Directrice de Recherche (Rapporteure), UMR INRAe Eco&Sol Campus SupAgro Montpellier M Alain Mollier, Chargé de Recherche HDR (Rapporteur), UMR INRAe ISPA, Bordeaux
M Stéphane Uroz, Directeur de Recherche (Examinateur), UMR INRAe IAM, Nancy
Mme Marie-Pascale Prud’homme, Professeure (Examinatrice), UMR INRAe EVA, Caen
M Jean-Christophe Avice, Professeur (Directeur de thèse), UMR INRAe EVA, Caen
Mme Karine Laval, Directrice de Recherche (Directrice de thèse), Unité Aghyle, UniLaSalle Campus Rouen
Mme Mélanie Bressan, Chargée de Recherche (Encadrante), Unité Aghyle, UniLaSalle Campus Rouen

Résumé :

Le colza est une oléoprotéagineuse exigeante en azote (N) et en phosphore (P) mais qui est caractérisée par une faible efficience d’usage du N (NUE), liée essentiellement à une remobilisation médiocre du N des organes sources vers les organes puits en croissance. Ces mécanismes de recyclage étant ATP-dépendants, une amélioration des conditions nutritionnelles en P est susceptible d’améliorer les performances agronomiques du colza vis-à-vis des apports en N. Faiblement disponible dans la solution du sol, le P pourrait être rendu plus accessible pour la nutrition végétale par l’usage de microorganismes solubilisateurs de P (Phosphate-Solubilizing Bacteria ou PSB). Déjà déployés aux champs, ces solutions, plus respectueuses de l’environnement se révèlent néanmoins peu efficaces. Dans ce contexte, les objectifs de cette thèse sont d’étudier en conditions contrôlées l’impact de différentes stratégies de fertilisation N et P (i) sur les performances agronomiques du colza, le rendement et la qualité des graines, (ii) sur la capacité des plantes et de PSB isolés de sols Normands à interagir pour stimuler la croissance végétale et (iii) caractériser les effets propres et allélopathiques de l’introduction d’un microorganisme PSB allochtone dans un nouvel environnement liés à une amélioration de la croissance du colza (cv. Aviso). Cette étude a montré qu’un ajustement du ratio de fertilisation N et P permettant d’abaisser les apports de N peut conduire à une optimisation de l’efficience d’usage du N et du P, sans pénaliser le rendement et les critères de qualité. Il ressort également que des pratiques culturales impactant le statut N et P des plantes en fin de stade végétatif permettraient de piloter la culture de manière précoce pour modifier la qualité de la graine et l'orienter vers les filières huiles ou protéines végétales. La disponibilité du P a été améliorée par l’application de la souche bactérienne F23 (du genre Pseudomonas) isolée sous couvert de féverole par nos soins. En effet, en culture sur sol, l’application de cette souche a permis de diminuer de 50% la fertilisation P. L’analyse métagénomique effectuée sur les communautés microbiennes associées à l’environnement racinaire du colza a également montré une augmentation de l’abondance relative de genres bactériens impliqués dans les cycles biogéochimiques des nutriments ainsi qu’une diminution des genres liés à la lutte contre des pathogènes telluriques, indiquant un changement de spécialisation du microbiote. Enfin, testée dans des conditions axéniques, la souche F23 a confirmé son potentiel d’amélioration de la croissance végétale lorsque le niveau de N disponible n’est pas limitant. L’ensemble de ces résultats révèle les bénéfices de recourir à des pratiques innovantes de raisonnement de la fertilisation N et P et à l’utilisation le potentiel des biointrants afin d’améliorer les performances agro-environnementales du colza dans une logique d’ingénierie écologique.

 

Charlotte Amy