Créativité et expertise étaient de mise pour les 20 étudiants du parcours métier Biosourcing, Biotechnologies et Environnement qui ont participé au concours INNOV’ALIM SCHOOL 2025, dont les phases finales se sont déroulées ce jeudi 20 mars à l’IUT d’Evreux.
Cet événement incontournable de la filière agroalimentaire en Normandie met au défi les étudiants d’imaginer un produit alimentaire innovant sur le thème : "Remettre au goût du jour un produit délaissé et/ou un coproduit" en valorisant les traditions culinaires et la durabilité.
Deux des cinq équipes présentées par UniLaSalle Rouen ont pu se hisser parmi les huit finalistes (sur 26 équipes participantes au total) :
- L’équipe Pestouille, qui a travaillé sur un pesto d’orties ;
- L’équipe Enveloppe, qui a choisi d’utiliser la peau de fèves de cacao pour produire des biscuits, un travail que les étudiants ont pu mener en collaboration avec la Manufacture de Chocolat d’Alain Ducasse.
Ces deux projets ont su séduire le jury, composé de professionnels de la filière agroalimentaire et de partenaires.
Pest'Ouille, un pesto d'orties

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"Qu'est-ce que Pest'Ouille ? C'est un pesto d’orties ! Il est donc composé d’orties, une plante de nos jours délaissée qui a pourtant de nombreuses vertus agronomiques, nutritionnelles et environnementales. Mais Pest'Ouille contient aussi des graines de lin, de l’huile de tournesol, de l’ail, du sel, du vinaigre de cidre et du fromage de chèvre. Pest'Ouille peut être consommé avec un plat comme des pâtes ou en dips apéro, un tartinable idéal pour combler vos invités !"
Pourquoi travailler sur ce produit ?
"Avec l'idée de changer les modes de production et consommation pour les rendre plus écoresponsables, nous voulions valoriser une plante classée comme mauvaise herbe. L'ortie nous est venue plutôt rapidement. Nous nous sommes renseignés et avons réalisé que c'était une plante avec beaucoup d'intérêts : elle pousse partout, elle n'a pas besoin d'intrants chimiques pour pousser, elle a des valeurs nutritionnelles très intéressantes, comme un taux de protéines élevé, de nombreuses vitamines & minéraux,... et sa tige contient des fibres exploitables pour créer des biomatériaux.
Nous pouvions donc réaliser un produit dont la production était saine pour l'environnement, pour la santé, tout en utilisant l'entièreté de la plante - les feuilles pour Pest'Ouille, les tiges pour un packaging en biomatériaux.
Pourquoi du pesto ? C'est une sauce utilisée par de nombreuses personnes, une façon facile de remettre au goût du jour un produit délaissé."
Qu'avez-vous appris de cette expérience ?
"Cette expérience nous a appris à travailler sur un projet à long terme, à travailler en groupe, à gérer le stress mais aussi à découvrir tous les enjeux auxquels on est confronté quand on veut créer un nouveau produit. Nous avons vu tous les aspects, de la création de la recette au marché dans lequel notre création rentre, nous avons essayé de vendre notre produit, une épreuve nouvelle pour la plupart des membres du groupe ! C'était une très bonne expérience et nous sommes très fier d'être arrivés en finale."
L'Enveloppe, un biscuit fabriqué à partir de la peau des fèves de cacao après torréfaction

Présentez-nous rapidement votre produit
"L'Enveloppe, ce n'est pas un simple biscuit. Il s’inscrit dans une démarche durable, tant dans sa conception que dans son packaging. Nous avons cherché à créer un produit à la fois sain, savoureux et mettant en valeur l’arôme naturel du cacao, apprécié par tous (ou presque !). Son originalité et son engagement en faveur de la valorisation des coproduits ont su séduire lors du concours et des différentes phases de tests.
Grâce à notre partenariat avec les Manufactures Alain Ducasse, nous avons pu mener ce projet à bien et le présenter lors de la finale d’Innov’Alim."
Pourquoi travailler sur ce produit ?
"Lors de notre recherche de sujet pour le concours, les Manufactures Alain Ducasse, représentées dans notre école par Céline Dubourdieu (directrice de production), nous ont proposé ce partenariat autour de la valorisation d’un coproduit. Ce sujet nous a immédiatement intéressés.
La revalorisation des coproduits, notamment dans le secteur du chocolat, est un enjeu crucial aujourd’hui. Avec la diminution de la production de cacao et l’augmentation constante du prix de cette matière première, il devient essentiel de réfléchir à des solutions alternatives et durables pour optimiser son utilisation."
Qu'avez-vous appris de cette expérience ?
"Cette expérience a été une opportunité précieuse pour développer nos compétences en gestion de projet. Contrairement à des projets courts, celui-ci s’inscrit dans la durée, nous obligeant à nous adapter aux imprévus, à structurer notre travail et à produire des résultats concrets.
Nous avons également acquis une réelle autonomie en menant nos propres expérimentations et tests, tout en renforçant nos compétences en communication et en présentation.
Bref, au-delà du concours, Innov’Alim a été une occasion unique de nous former à nos futurs métiers, de rencontrer des professionnels de l’agroalimentaire et d’explorer les défis liés à l’innovation et à la durabilité dans ce secteur."
Le résultat de plusieurs mois de travail pour les étudiants
Pour les étudiants participants, le concours INNOV’ALIM est un travail au long cours, qui les suit tout au long de l’année.
« Au premier semestre, les équipes se sont concentrées sur leur produit » explique Richard Gattin, responsable du parcours métier Biosourcing, Biotechnologies et Environnement. « Chaque équipe doit produire un rapport technique, qui sera noté, et qu’ils doivent déposer à l’organisateur du concours, l’AREA Normandie. Le deuxième semestre est quant à lui consacré à la communication autour du produit et de l’aliment qu’ils ont élaboré. C’est aussi le moment où ils préparent leur présentation orale du 20 mars, un moment décisif pour la qualification pour la finale. »
Pour les préparer au mieux pour ce projet, les étudiants ont bénéficié de cours de créativité, de gestion de projet, de stratégie de recherche ou encore de communication.
Un concours qui soutient la filière agroalimentaire normande
Forte de plus de 285 adhérents, l’AREA Normandie (Association régionale des entreprises agroalimentaires de Normandie) fédère les acteurs de la filière alimentaire autour d’enjeux communs : emploi, formation, attractivité, RSE, innovation…
En organisant ce concours, une déclinaison des trophées de l’Agroalimentaire réservée aux étudiants des formations agroalimentaires, l’AREA Normandie rapproche ainsi les milieux économiques de celui de l’enseignement supérieur normand.