A UniLaSalle, le mois de mai est attendu chaque année, tant par les étudiants que par les enseignants en géosciences. En effet, c’est le moment de quitter le campus de Beauvais pour gagner les cimes, qui se transforment alors en véritables salles de classe à ciel ouvert ! Oui le terrain est capital pour que nos experts en devenir acquièrent des compétences précieuses.
La situation sanitaire imposée par la crise du Covid-19 et l’annulation en mai de ces expériences tant attendues, ont amené nos enseignants à déployer encore plus d’ingéniosité et d’audace pour innover à distance. Explications avec Lucien Corbineau, enseignant-chercheur en géosciences.
«Nous aurions naturellement préféré aller sur le terrain et, certes, cette situation nous bouscule et demande pas mal d’agilité, mais elle est également une opportunité d’innovation. Nous avons chaque année un ou deux étudiants qui ne peuvent se déplacer sur le terrain (pour raison médicale par exemple), nous avons donc l’habitude de proposer des conditions alternatives et individualisées, pour leur permettre d’acquérir au mieux les compétences qu’ils auraient développées sur le terrain. Partant de cette expérience, le défi a été de « créer des situations de terrain virtuel » formalisées pour un grand nombre. Ainsi, les innovations développées cette année seront donc valorisées par la suite, et pourront même être de bons supports pour de la formation continue.
Concrètement, le cadre pédagogique mis en place pour les élèves-ingénieurs de 4è année, part d’une situation originale – mais hélas fréquente – : les étudiants doivent imaginer qu’à cause d’une blessure, ils ne peuvent poursuivre leur « mission de terrain » sur les affleurements et ne peuvent travailler qu’à partir de données collectées par leurs « collègues ».
A l’aide de supports numériques adéquats, on leur apporte donc ce que leurs yeux n’ont pu voir : des dessins et descriptions d’affleurements, des photos d’échantillons, de fossiles, etc. Au moyen d’une interface de carte interactive web, avec des localisations et données précises, ils doivent réaliser une synthèse sur le secteur étudié (carte interprétative, coupes, log, histoire géologique,…).
Pour les étudiants de 3è année, c’est une excursion dans les Alpes qui les attend habituellement. Cette année les rôles seront inversés : leur mission sera de construire et proposer eux même les supports d’une excursion pour traverser la chaîne de montagnes et réaliser une coupe géologique.
Ainsi, en plus de l’encadrement des enseignants-chercheurs auquel sont habitués les étudiants, des outils pédagogiques virtuels sont mis à disposition des jeunes pour leur assurer la meilleure qualité d’apprentissage possible.
Le travail de terrain est synonyme de collaboration, d’entraide et d’adaptation : on retrouve ces compétences dans les modalités mises en place, tant entre étudiants que pour les enseignants qui ont porté ce projet numérique.
Pour poursuivre ce début de terrain virtuel, nous aurons trois groupes qui réaliseront leur mémoire d’initiation à la recherche (licence 3) sur ce sujet l’année prochaine. »