Un groupe d’étudiants ingénieur i-SAFE en parcours Farming For the Future a travaillé durant une année pour aider le village de La Poterie-Cap-d 'Antifer sur une problématique méconnue : la cabanisation. Découvrez ce concept, ses enjeux ainsi que les retours de nos étudiants suite à leur présentation finale de projet auprès des acteurs locaux.
La 4ème année du cycle ingénieur à UniLaSalle Rouen est marquée par l’unité d’enseignement “Projet Ingénieur”, le but : donner un avant-goût poussé de l’ingénierie à nos étudiants. Ils se voient ainsi confier un projet d’une durée d’une année, qu’ils suivront avec des acteurs locaux, jusqu’à complétion. Pour Maximilien, Pierrick, Amaury et Candice, le projet qui a marqué leur année est celui du Refuge de Biodiversité (aussi appelé Projet Haies) ; ayant pour objectif de réhabiliter des zones cabanisées à la Poterie-Cap-D' Antifer.
La Poterie-Cap-d ’Antifer, un projet à taille humaine
Tout l’enjeu de ce projet, c’est de convertir une parcelle “cabanisée” du village en zone refuge de biodiversité, en passant notamment par des haies agricoles. La cabanisation, c’est un problème rencontré depuis plus de deux ans à la Poterie-Cap-D 'Antifer, qui se traduit par l’installation non autorisée de différentes structures, installations temporaires ou permanentes, dans des zones habituellement agricoles ou naturelles. Pour exemple, une des parcelles étudiées, était utilisée, sans autorisation, comme espace de pâturage pour des chèvres 🐐.
Un phénomène problématique, tant au niveau de l’impact sur la biodiversité que sur la sécurité et la santé des habitants. “C’était très difficile de se rendre compte de la portée du projet, nous explique Maximilien, au début, on était très concentré sur la partie haies du projet, quand le véritable enjeu était l’accès au foncier, et la réacquisition de celui-ci". Pour les accompagner, ils ont pu compter sur des acteurs divers et engagés, notamment Mr. Lethuilier, maire de la commune.
C’était un vrai projet collaboratif, qui a impliqué des acteurs à tous les niveaux. Pour cela, les étudiants ont pu compter sur le soutien de la SAFER (Société d’Aménagement Foncier et d’Établissement Rural), les chambres d’agriculture, l’AFAC (l’Association Française des Arbres Champêtres et agroforesteries) et la DGALN (Direction Générale de l’Aménagement du Logement et de la Nature) pour la mobilisation du fonds vert notamment. Un élément clef du projet, qui en financerait une grande partie, il s’agit d’un fonds ayant pour but d’accélérer la transition écologique des territoires. Amaury nous résume : “Notre projet, c’est vraiment de la recomposition foncière, créer un lien entre la mairie, les différents acteurs publics et les habitants”
C’était un effort continu pour nos 4 étudiants ingénieurs, qui ont dû apprendre vite pour suivre la réalité du terrain ! “C’était un projet intéressant et concret, au-delà du projet d'implantation de haies pour la biodiversité, la diversité d'acteurs impliqués a rendu le sujet tangible et motivant, nous raconte Pierrick. On a pu cependant se sentir parfois débordés par la quantité de travail et face aux défis de la pratique : il nous fallait des autorisations pour tout faire !”. Une réelle expérience de terrain donc pour nos jeunes qui se sont dépassés pour mener à bien les différentes missions.
Ce projet a commencé l’année dernière avec un autre groupe d’étudiants, et cette année, il a été concrétisé par une autre promotion du même parcours Farming For the Futur. “L’objectif, explique Amaury, c’était de s’inscrire dans la continuité des projets de l’année dernière, avec comme objectif primaire de développer la biodiversité à travers les haies sur le territoire de la commune.” Une reprise qui était difficile à assurer, mais qui au final a payé ! Notamment par le suivi constant du maire, un élément déterminant souligné par Maximilien “On a eu la chance d’avoir un très bon suivi, Mr. Lethuilier nous a beaucoup aidé à saisir les enjeux et les acteurs du projet”.
Le 21 mai, le maire de La Poterie-Cap-d'Antifer, a invité notre groupe d’étudiants à présenter le projet final devant un groupe d’élus, afin de s’assurer que la solution répondait aux attentes des citoyens de la commune. Madame Florence Durande, vice-présidente du Département de la Seine-Maritime, était présente, ainsi que plusieurs maires et élus municipaux du territoire de la communauté urbaine du Havre Seine Métropole. Pour nos futurs ingénieurs, c’était une étape de plus pour concrétiser et valoriser leur travail.
À travers leur travail, ils ont présenté plusieurs solutions pour faire face à la cabanisation, dont une, qui a particulièrement intéressé les élus. En effet, ils ont imaginé une parcelle éco-productive, comprenant un verger entourant la parcelle, avec une haie segmentant la zone habitée et la zone naturelle ; ceci pour dédier une partie de la parcelle à l’agriculture, et une à la commune pour renaturation.
L’inclusion de projet concret et fort de sens, dans le cursus ingénieur, c’est la clef pour former des ingénieurs sensibles aux enjeux locaux ; comme l’explique Marie-Pierre-Bruyant, enseignante-chercheuse à UniLaSalle Rouen, en charge du suivi de ce groupe :
“Ce projet, c’est une véritable illustration de la philosophie du parcours Farming For The Future, être au service des territoires, à l’échelle nationale comme internationale.”
Plus d'informations sur le parcours Farming For the Future
Un article rédigé par Jules Houplon, étudiant ingénieur à UniLaSalle Rouen.
