Charlotte Saux, Eloi Huet et Etienne Chambon, élèves-ingénieurs à UniLaSalle Beauvais, ont gagné la finale mondiale de l’Imperial Barrel Award !
Le challenge n’était pas simple, et pourtant, ils ont relevé le défi avec brio ! Charlotte Saux, Eloi Huet et Etienne Chambon, tous trois élèves-ingénieurs de 5e année en Géosciences & Environnement (parcours Geo-Energies, Climatic Risks and Territories) à UniLaSalle Beauvais, ont remporté la finale mondiale de l’Imperial Barrel Award après s’être brillamment qualifiés à l’issue de la finale de la zone « Europe ».
L’équipe lasallienne concourait dans la catégorie « Géothermie », une nouveauté de l’édition 2024 de l’IBA, un concours international par équipe destiné aux étudiants en géologie organisé par l’AAPG (American Association of Petroleum Geoscientists).
Si la zone d’études en mer d’Irlande leur a donné du fil à retordre (les caractéristiques géologiques et la localisation offshore sont très peu favorables à la géothermie), nos trois étudiants ont su faire preuve d’audace en proposant une utilisation sur site de ce faible potentiel géothermique au profit d’un projet de captage et de stockage de carbone. Une analyse en dehors de leur zone de confort qui leur a valu une pluie de félicitations de la part du jury, réputé particulièrement pointilleux.
L’équipe a aussi consacré un volet important de sa présentation à l’environnement, mobilisant trois objectifs de développement durable tels que définis par les Nations Unies :
- Énergie propre et d’un coût abordable (objectif 7)
- Vie aquatique (objectif 14)
- Partenariats pour la réalisation des objectifs (objectif 17)
Le récit de la finale Europe par Etienne Chambon
« On a reçu le jeu de données pour les IBA mi-janvier, plus tôt que prévu… on a donc été obligés de commencer à travailler avec 2 semaines de retard, car il fallait finir notre semestre.
Deuxième surprise, nos données (sismique et puits) se situent dans le « East Irish Sea Basin » en mer d’Irlande, à une trentaine de kilomètres des côtes de Liverpool. Ce n’est donc vraiment pas idéal et conventionnel pour faire de la géothermie… déjà parce qu’on est offshore et aussi parce que la zone n’a pas une très bonne chaleur pour permettre la géothermie.
La motivation et le moral n’étaient donc vraiment pas au beau fixe. Pas évident de se motiver en sachant que notre projet ne menait pas à grand-chose… On a quand même continué, entre bibliographie et interprétation des données sur Petrel. Nous avions trois coachs, Marc Blaizot Membre Conseil Administration du Pôle AVENIA), Christian Boissavy (ancien président de l’Association française des professionnels de la géothermie) et Jules Grellier (un Alumni travaillant chez TLS en géothermie). Eux-mêmes étaient intrigués et pessimistes pour notre zone.
Notre stratégie au début était de montrer par tous les moyens possibles qu’un projet de géothermie dans la zone n’était pas pertinent, c'est-à-dire explorer tous les réservoirs possibles et montrer pourquoi ce n’est pas viable.
Après plusieurs semaines de travail, nous avons trouvé des pistes intéressantes qui pourraient rendre notre projet moins pessimiste.
Premièrement, il y a un projet de captage et de stockage de CO2 (CCUS) sur notre zone, qui requiert apparemment de chauffer le CO2 à 30ºC avant injection. Notre réservoir le moins profond (750m) est à environ 30/40ºC ce qui est insuffisant pour de la géothermie… Impossible de produire de l’électricité et d’amener la chaleur sur le continent ! Nous avons donc eu l’idée de nous servir de cette chaleur directement sur place, en « collaboration » avec le projet CCUS sur notre zone.
Deuxièmement, nous avons repéré un réservoir plus profond (3 km) dans le carbonifère, qui présente une chaleur beaucoup plus intéressante, et qui pourrait donc peut-être produire de l’électricité ! Cependant, nous n’avons pas assez de données dans le carbonifère pour être sûrs de son potentiel. Nous proposons donc une nouvelle campagne d’acquisition et un nouveau puits pour s’en assurer.
Notre conclusion s’appuyait donc sur ces 2 réservoirs, et sur l’objectif de collaborer avec le projet de CCUS (qui s’intègre dans un projet de grande ampleur au Royaume-Uni).
Nous sommes donc arrivés à une conclusion nuancée, mais plutôt positive !
Le rendu était un PowerPoint (support pour notre soutenance en anglais) qui devait répondre à un cahier des charges très précis. Nous avons fini tout juste dans les temps et notre oral s’est super bien passé 😎. »
8 semaines pour analyser les données et préparer leur oral
Organisé chaque année par l’AAPG, l’Imperial Barrel Award est une compétition qui se concentre sur l’analyse et l’évaluation des potentiels géologiques de bassins souterrains. Par équipe, les étudiants en géosciences issus d’universités et d’écoles du monde entier analysent le même jeu de données et présentent leur diagnostic lors d’une présentation orale en anglais.
Les meilleures équipes de chaque continent se qualifient pour la finale mondiale, qui s’est déroulée à distance ce vendredi 31 mai.
L’Imperial Barrel Award, une expérience formatrice
Après deux mois passés sur le projet, Charlotte, Eloi et Etienne sont unanimes : participer à l’Imperial Barrel Award a été une expérience très enrichissante. « Nous étions en autonomie totale pendant 2 mois, ça nous a appris la rigueur » explique Charlotte. L’étudiante estime aussi que cela constitue un véritable atout pour son stage de fin d’études. « On a tout fait de A à Z, à partir de données brutes. On a dû passer par plein de logiciels pour traiter tout ça. L’accompagnement de nos coachs et professeurs nous a permis de progresser efficacement tout en découvrant par nous-mêmes certains modes opératoires » estime-t-elle, soulignant également avoir appris beaucoup de termes du domaine de l’industrie pendant l’exercice.
Eloi est quant à lui content d’avoir choisi le sujet de la géothermie, un thème challengeant car moins abordé durant ses cours. « On a beaucoup appris sur la géothermie, et le projet IBA a aussi fait remonter de nombreux savoirs en géologie. Les coachs et intervenants qui nous suivaient nous ont donné de précieuses informations avec beaucoup d’expertise. Au-delà de l’aspect géologie, notre participation à l’IBA 2024 nous a aussi permis de progresser en gestion de projet, en présentation orale (on a reçu de nombreux conseils dans ce domaine) et… en anglais ! »
La participation d’UniLaSalle à ce prestigieux concours permet de confronter ses élèves-ingénieurs en géosciences avec des étudiants du monde entier. L’école est très fière de voir régulièrement ses équipes atteindre a minima une place d’honneur lors de la finale européenne, mais surtout une qualification de plus en plus fréquente pour la finale mondiale. Pour rappel, l’équipe lasallienne avait remporté l’Imperial Barrel Award en 2022.Il s’agit donc de la deuxième victoire lasallienne à ce concours d’envergure mondiale.
UniLaSalle adresse toutes ses félicitations à Charlotte, Eloi et Etienne ainsi qu’à Julien Bailleul, enseignant-chercheur en Géologie sédimentaire et analyse des bassins, qui les a encadrés tout au long de ce projet.