Neuf étudiants de quatrième année i-SAFE sont partis en Algérie avec l’association No Water No Us : une opportunité unique d’expérimenter, le temps de quelques jours, les défis de la gestion durable de l’eau du pays.
Ressource essentielle, l’eau potable est pourtant inaccessible à près d’un tiers de la population mondiale. L’activité humaine exacerbe cette rareté, avec notamment 80% des eaux usées qui sont rejetées dans la nature sans traitement préalable. C’est un problème qui touche particulièrement le secteur agricole, domaine d’étude de nos étudiants et catalyseur de nombreux impacts sur la santé, la biodiversité et l’environnement.
C’est sur cela et plus précisément celle de la production d’huile d’olive que se sont penchés 9 étudiants de 4ᵉ année i-SAFE (ingénieur agronome en parcours international, 100% en anglais). Engagés dans les parcours métiers (spécialisations de 4ᵉ et 5ᵉ année) Farming for the Future et Sustainable Management and International Trade, ils ont monté un projet dans le cadre d'un projet d'étude. L’occasion de mettre en pratique sur le terrain et à l’international les compétences acquises au cours de leur formation.
Dix jours pour comprendre les enjeux de l’eau à El Kser, en Algérie
L’intégralité de leur study trip a été pensé pour, et avec, No Water No Us, une association dédiée à la sensibilisation et à l'action contre la crise de l'eau à l'échelle mondiale. Leur équipe travaille sur trois axes principaux : les eaux usées, l’eau potable et la biodiversité. Ainsi, en collaborant avec cette organisation pour les accompagner dans leur projet, nos étudiants ont pu explorer les nombreux aspects du stress hydrique en Algérie sous divers angles : conférences, rencontres avec des experts et locaux, visites et actions sur le terrain. Pour Mikail, étudiant en Farming for the Future, “l'eau étant une ressource indispensable, je me suis dit que m'investir pour cette dernière est primordiale en tant que jeune étudiant. Les échanges, la transmission de connaissances et le partage d'expériences ont été des ressources précieuses”. C’est un point de vue que leur mentor Malek Semar a partagé, pour qui “voir les étudiants prendre autant de plaisir, à travers un enjeu vital pour l’humanité, a été la plus belle récompense”.
Entrepreneur engagé et fondateur de l’association No Water No Us, Malek Semar (à droite sur la photo) a grandi au sein d’un village sans électricité ni eau courante dans la région Kabyle du Nord de l’Algérie. Revenir avec nos étudiants sillonner ces collines qui ont forgé sa détermination et son passage à l’action pour la cause de l’eau a été pour lui “une expérience ineffable”.
Le ressenti après 10 jours passés en Algérie était tout aussi fort chez nos étudiants. Très motivés, ils ont échangé avec la chambre d’agriculture locale et le Programme d’Appui au Secteur Agricole en Algérie (PASA), en passant par l'Institut Technique de l'Arboriculture Fruitière et de la Vigne en Algérie (ITAFV). Ils ont aussi pu travailler sur le sujet de l’irrigation et de la gestion des déchets au sein d’une ferme de production d’huile d’olive. Un programme bien chargé, mais qui a porté ses fruits !
João Victor, étudiant, nous raconte : “Je cherchais à découvrir un nouveau pays, une nouvelle culture et de nouvelles personnes, et grâce à ce projet, j’ai vu cette vision prendre forme”. En effet, ce n’est pas seulement les enjeux de l’eau que nos étudiants ont découvert au cours de ces quelques jours. À travers les visites du lac Akfadou et des villes d'Alger, d'Oran, de Maghnia, de Tlemcen sans oublier la magnifique côte de Béjaïa, le groupe, représentant sept nationalités différentes, en a profité pour se plonger dans la richesse de la culture algérienne. C’est la tête pleine de souvenirs et de nouvelles clés pour agir qu’ils sont rentrés poursuivre leur formation à Rouen !
L’expérience au service de l’apprentissage
Trois parcours métiers (des spécialisations de la formation ingénieur agronome) sont proposés aux élèves du campus de Rouen : Farming for the Future, Sustainable Management and International Trade, et Biosourcing, Biotechnologies et Environnement.
En plus du choix de leur majeure (leur spécialisation principale), les mineures communes aux trois parcours permettent d’enrichir leurs connaissances et compétences. Par exemple, le study trip en Algérie a demandé une préparation de A à Z. Les étudiants se sont chargés de la recherche d’une structure d’accueil ayant besoin de leurs compétences, de l’organisation logistique et du financement de leur projet. Une occasion pour eux de “sortir de leur zone de confort et de se dépasser pour une cause importante”, nous confie Mikail. D'autres mineures lient la théorie à la pratique en laboratoire, comme celle sur les emballages innovants. Quelques-unes sont axées sur l’ouverture internationale, par exemple “Mediteranean Agriculture” qui a permis à des étudiants d’explorer leur sujet en détails en Espagne.
Certains parcours métiers proposent aussi des “masterclass”, des formations spécifiques d’une semaine animées par des experts du domaine. D’autres incitent à l’entrepreneuriat, comme nous l’ont brillamment démontré Pierre et Charles, deux étudiants qui ont lancé leur start-up TerraGrow cette année.
Merci à Lisa, Veishavee, Maïwenn, Emilia, Anandita, Gabriel, Manuel Jordan, João Victor et Mikail pour leurs témoignages et leur engagement en Algérie !
Le groupe d'étudiants remercie également BK Armatures, sponsor de leur projet !
Un article rédigé par Zoé Lapeze et Jules Houplon, étudiants à UniLaSalle Rouen.
