La thèse professionnelle est l'aboutissement de la formation Mastère Spécialisé Economie Circulaire. Il s'agit pour les étudiants de produire un travail écrit en lien avec l'expérience professionnelle au cours d'un contrat de professionnalisation ou du stage . Recherche bibliographique, analyse et apport de solution à soutenir ensuite devant un jury.
Quelques sujets de thèses soutenues par la promotion Mastère Spécialisé Economie Circulaire 2021-2022
Comment inciter les décideurs immobiliers à favoriser la durabilité des bâtiments et de leurs équipements dès la conception d’un projet de construction ?
Le bilan environnemental du secteur du bâtiment et de la construction en France est alarmant : un tiers des émissions de gaz à effet de serre, près de la moitié des consommations de ressources ou encore plus des deux tiers de la production de déchets. Dans le même temps il doit faire face à une inflation galopante sur les matériaux. Le secteur est justement remis en question quant à son organisation du fait de son inadaptation aux besoins locaux et d’un contexte changeant.
Qu'en est-il des réglementations ?
Les règlementations traduisent la transformation nécessaire du secteur. Elles se veulent ambitieuses avec pour objectif de tendre vers la neutralité carbone d’ici 2050. Elles impactent d’ores et déjà le secteur en augmentant les exigences sur les consommations énergétiques, en intégrant les critères carbones, en réduisant l’étalement urbain, en commandant l’organisation de la fin de vie des bâtiments et des équipements, etc.
C’est en référence à ces besoins de mutation du secteur qu’est défini un bâtiment circulaire. Ce modèle repose ici sur une conception hybride basée sur sa réversibilité et sur l’usage de ses équipements et produits. L’approche développée dans cette étude se fait au plus proche des décideurs au sein des projets de construction. La volonté portée par ce projet est alors de soulever les leviers auprès des acteurs décisionnaires pour que la vision d’un bâtiment circulaire se déploie à l’ensemble du parc bâti.
Après avoir identifié qui peuvent être les décideurs et analysé leur stratégie, la recherche se focalise sur les leviers les plus prépondérants : les critères économique et financier. Les règlementations restent un levier majeur nécessaire pour réformer le secteur. Elles accompagnent la réflexion tout au long de son évolution.
En développant l’approche économique sous la forme d’une étude en coût global, les notions de réversibilité et d’économie de la fonctionnalité, relatées dans ce travail, conduisent à des gains économiques, lorsqu’un changement d’usage est réalisé.
L’approche financière, quant à elle, est plus théorique. Elle se concentre sur les avis et retours d’expériences des acteurs interrogés dans le cadre de cette étude et les travaux de l’Observatoire de l’Immobilier Durable.
L’influence grandissante des critères environnementaux sur les facteurs de valorisation d’un actif immobilier nous amène à déduire que la durabilité prônée par la circularité du bâtiment telle que définie dans cette étude sera un véritable levier financier. En plus des exigences règlementaires, les leviers économiques et financiers tendent à légitimer une conception durable. Il incombe aux décisionnaires de s’approprier le concept et de l’élever dans le but de bouleverser le secteur pour le rendre plus vertueux.
Mots-clés : durabilité, réversibilité, économie de la fonctionnalité, leviers économique et financier
Par Renan Braconnier
Comment impliquer les salariés dans la démarche de Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) ?
Quelles sont les conditions propices pour que les salariés deviennent contributeurs et ambassadeurs de la stratégie responsable de l’entreprise ?
Les entreprises sont de plus en plus conscientes de l'importance d'intégrer les enjeux sociétaux et environnementaux dans leur stratégie.
Pour anticiper les risques géopolitiques, sociétaux et environnementaux, pour répondre aux attentes des citoyens et des consommateurs, pour attirer et fidéliser les talents, pour avoir une avantage concurrentiel, les entreprises doivent aller au-delà de la recherche de performance économique et tendre vers un modèle plus durable, en se structurant autour d’une démarche RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises).
Les salariés, partie prenante interne, sont au coeur de cette démarche, ils en sont la cheville ouvrière. Ils mettent en force cette stratégie et réalisent les actions sur le terrain. Leur implication est une condition de réussite de la stratégie responsable de l’entreprise.
Ce rapport de thèse professionnelle a pour vocation d’identifier les leviers et les freins pour impliquer les salariés dans la démarche RSE de l’entreprise. Cette étude s’appuie sur la méthode qualitative, au travers de la réalisation d’entretiens semi-directifs avec des professionnels et des experts, adossée à une recherche documentaire.
L’analyse de ces entretiens a mis en évidence les facteurs clés de succès ainsi que les bonnes pratiques mises en place par les entreprises interviewées pour engager leurs collaborateurs.
Pour que les salariés aient envie de s’investir dans la démarche responsable de l’entreprise, la direction doit se montrer investie et porter une vision claire de cette démarche, autrement dit donner du sens à la stratégie responsable en indiquant vers où l’entreprise veut aller, pourquoi, et comment concrètement chacun dans l’entreprise peut y contribuer de manière concrète. Autre point majeur ressortant de cette analyse, dans toutes étapes de la structuration de la démarche RSE, il est important d’intégrer les salariés via un fonctionnement participatif, avec la consultation, la co-construction ou l’expérimentation.
La mise en place d’une démarche RSE implique de nombreux changements pour les salariés : changement de culture, de pratiques, de valeurs. Pour engager ses salariés, l’entreprise doit accompagner le changement, comprendre les éléments déclencheurs à l’implication et mettre en oeuvre les conditions propices pour que les salariés aient envie de s’investir et de contribuer à la stratégie responsable de l’entreprise.
Mots-clés : RSE, parties prenantes, implication, responsabilité sociétale, salariés, sens au travail
Économie Circulaire : une filiation incarnée ou d’apparence de l’Économie Sociale et Solidaire ?
Conséquences sur le fonctionnement du modèle “historique” de certains acteurs de l’Économie Sociale et Solidaire en 2023
Historiquement, en France, le réemploi a été porté par les acteurs de l’économie sociale et solidaire comme Emmaüs ou Envie. Ces acteurs, précurseurs, ont développé des activités pour servir un projet social au service de la solidarité. Le réemploi est l’une des branches de l’économie circulaire qui s’est beaucoup développée, notamment en ligne, ces dernières années. Cette situation a entrainé une multiplication des entreprises intervenants sur des activités de réemploi entrant ainsi dans une forme de concurrence avec ces acteurs historiques et bousculant leur modèle. Aussi, le but de ce travail est de présenter les impacts et évolutions sociétales engendrées par ces nouveaux arrivants de manière directe ou indirecte et les manières de faire évoluer ces modèles historiques.
Mots-clés : économie sociale et solidaire, impacts, évolution sociétale, réemploi, économie circulaire
Par Antoine Chabré