Julien Bailleul, enseignant-chercheur en géologie sédimentaire et en analyse des bassins, sera à bord du Téthys II, un navire de l’Ifremer effectuant des missions de recherches scientifiques, du 25 juillet au 5 aout. Durant 10 jours, il sera un des membres de la mission océanographique WATER 2.
Le projet WATER (Western Aegean Tectonic Evolution and Reactivations) est dédié à l’analyse structurale et géodynamique d’une zone tectoniquement active de la partie nord-occidentale de la Mer Egée, un secteur dont la déformation est en partie contrôlée par des héritages structuraux successifs.
La demande de campagne à la mer WATER 2 fait suite à une première expédition réalisée en 2017 sur le Téthys II, du 25 juillet au 4 Aout 2017.
Ce travail est motivé par les résultats préliminaires d’une première campagne, par l’adossement de cette expédition au travail d’un doctorant (F. Caroir / Oct. 2018 – Sept. 2021), ainsi que par l’intérêt scientifique de ce projet.
La zone d’étude se situe dans la partie nord-occidentale de la Mer Egée, un secteur tectoniquement actif où la déformation est contrôlée par l’échappement de la plaque Anatolie-Egée le long de la Faille Nord-Anatolienne (FNA), par l’étirement de la plaque sous l’effet du retrait du panneau plongeant de la Plaque Afrique, mais aussi par des héritages structuraux successifs (rifts pliocènes, structures crustales des Hellénides,...). Il s’agit donc d’un secteur complexe dans le prolongement occidental de la FNA qui est un grand décrochement actif caractérisé par une très forte sismicité, aussi bien en termes de fréquence des séismes que par leurs magnitudes potentiellement élevées (e.g. séisme du 14/10/2008, ML=5.6, Nord Eubée).
L’un des principaux objectifs de ce projet est de contraindre les styles structuraux et les directions structurales majeures afin de les intégrer au contexte plus large de la terminaison occidentale de la FNA et des structures associées à l’extension égéenne. De plus, ce travail d’interprétation structurale permettra de considérer les hétérogénéités crustales liées aux héritages structuraux de la Chaîne des Hellénides. Ces résultats pourront être confrontés aux données existantes sur la déformation récente et active de ce secteur (données sismologiques, géodésiques, structurales à terre). D’un point de vue plus fondamental, ce projet vise à comprendre les interactions entre les accidents crustaux majeurs (Front des Hellénides internes par exemple) et les structures extensives qui se développent ensuite en liaison avec le recul du panneau plongeant (failles normales plio-quaternaires).
Ce travail intègre les relevés de terrain et des modélisations analogiques en laboratoire. Nos premiers résultats de modélisation (Graveleau et al., 2018) montrent que l’inversion tectonique du front de chevauchement semble avoir un impact majeur sur la cinématique de l’extension à l’échelle crustale.
UniLaSalle souhaite une excellente expédition à Julien !